🔍 Qu’est-ce qu’un APC, concrètement ?
Imaginez : votre direction souhaite modifier la durée du travail, la répartition des horaires ou encore le niveau de rémunération. Non pas pour faire face à une crise économique, mais pour accompagner une nouvelle stratégie d’entreprise. C’est exactement ce que permet un Accord de Performance Collective.
Il s’agit d’un dispositif légal qui autorise l’employeur à proposer des changements majeurs dans les conditions de travail. Ces changements peuvent concerner l’organisation du temps de travail, le montant des primes ou encore la mobilité géographique des salariés.

⚖️ Un accord qui prime sur le contrat de travail
Mis en place par les Ordonnances Macron du 22 septembre 2017, l’Accord de Performance Collective (APC) est une forme particulièrement dérogatoire d’accord collectif. Il peut modifier des éléments essentiels du contrat de travail, dans trois domaines exclusivement : la durée du travail, la rémunération et la mobilité professionnelle ou géographique. Ces modifications s’imposent même si elles sont moins favorables que ce que prévoit le contrat de travail initial.
En clair : l’APC, une fois signé, remplace les clauses du contrat de travail contraires à son contenu. Le salarié peut refuser… mais cela ouvre la voie à un licenciement pour cause réelle et sérieuse (et non économique). L’employeur devra simplement verser 3 000 € sur le Compte Personnel de Formation du salarié concerné.
🎯 Votre rôle d’élu : prévenir les déséquilibres
Faire appel à un expert pour évaluer les conséquences
En tant que représentant du personnel, vous avez la possibilité de mandater un expert-comptable. Ce dernier analysera les effets de l’accord sur les conditions de travail, les salaires et l’équilibre global au sein de l’entreprise. Cette mission est prise en charge à 80 % par l’employeur.
Poser les bonnes questions à la direction
Qui est concerné ? Pendant combien de temps ? Quelles garanties ? L’article L2254-2 du Code du travail autorise des clauses facultatives sur les efforts partagés par les dirigeants, les modalités d’accompagnement ou la conciliation vie pro/perso. Exigez qu’elles soient précisées !
Négocier des contreparties solides
Il ne s’agit pas seulement de dire oui ou non à l’accord. Vous pouvez négocier des conditions favorables pour les salariés : Heures supp ? Gel de salaires ? Anticipez et négociez : accès à la formation, engagements écrits, qualité de vie au travail… Rien n’est automatique, tout se négocie.
Par exemple, si des heures supplémentaires sont imposées sans augmentation de salaire immédiate, vous pouvez exiger un engagement écrit sur une revalorisation future, ou une meilleure organisation pour protéger la vie personnelle des salariés.
🎓 Se former : un levier stratégique pour mieux défendre
Comprendre les règles juridiques
L’APC est un outil complexe, qui nécessite une maîtrise du cadre légal. Une formation spécifique peut vous aider à comprendre les marges de manœuvre, les limites de l’accord, et les leviers dont vous disposez pour agir efficacement.
Anticiper les effets cachés
Au-delà du texte de l’accord, il faut savoir lire entre les lignes. Quels sont les effets à moyen terme ? Quels risques de désengagement ou de conflits peut-il provoquer ? Être formé, c’est aussi apprendre à repérer ce que l’accord ne dit pas explicitement.
Bâtir une stratégie de négociation
Enfin, une formation vous permet de construire une véritable stratégie de négociation. Elle vous outille pour préparer vos arguments, dialoguer avec la direction, et sécuriser au maximum les intérêts du collectif.
💼 Les trois leviers de modification de l’APC
🔸 Durée du travail : hausse ou baisse du temps de travail, répartition modifiée…
🔸 Rémunération : gel, réduction, suppression de primes (hors SMIC et minima conventionnels).
🔸 Mobilité interne : modification du lieu ou des fonctions au-delà du contrat initial.
🧭 En résumé : un outil à manier avec vigilance
L’Accord de Performance Collective peut répondre à des besoins réels de l’entreprise. Mais il ne doit en aucun cas devenir un prétexte pour imposer des reculs sociaux. En tant qu’élus du CSE, vous êtes les garants de l’équilibre entre performance économique et justice sociale.
👉 Pour défendre au mieux les intérêts des salariés, nous vous recommandons vivement de suivre la formation « Se former à la négociation collective – 1 jour ».
Elle vous permettra de maîtriser les règles de la négociation, de mieux anticiper les enjeux et de sécuriser vos positions face à la direction.
En vous formant et en vous entourant des bons experts, vous renforcez concrètement votre pouvoir d’agir dans ces négociations sensibles.
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