Quand un simple « ça va ? » ne suffit plus
Sophie, élue du CSE depuis un an, s’est toujours impliquée pour améliorer la qualité de vie au travail. Lors d’une pause, elle croise Marc, un collègue dynamique qui, il y a encore quelques mois, plaisantait sur tout et parlait volontiers de ses projets. Aujourd’hui, il semble ailleurs. Il sourit peu, évite les conversations et bâcle son travail alors qu’il était jusque-là très impliqué.
Au début, Sophie se dit qu’il traverse peut-être juste une mauvaise passe. Mais les jours passent, et d’autres collègues évoquent aussi des changements d’attitude. Certains se plaignent d’une pression grandissante, d’un stress omniprésent et d’un climat plus pesant dans l’entreprise.
Sophie réalise alors qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Un malaise diffus s’installe, et il est peut-être temps d’agir avant que la situation ne dégénère.
Cette situation vous parle ? En tant qu’élu du CSE, vous êtes en première ligne pour détecter les signaux faibles du mal-être au travail et prévenir les risques psychosociaux (RPS). Mais comment repérer ces signaux d’alerte et intervenir efficacement ?

Les risques psychosociaux : de quoi parle-t-on ?
Les risques psychosociaux (RPS) regroupent les facteurs qui peuvent affecter la santé mentale, physique et sociale des salariés. Ils peuvent être causés par un excès de stress, des conflits au travail, un manque de reconnaissance ou encore une charge de travail excessive.
Les RPS se manifestent de plusieurs façons :
✔️ Stress chronique : fatigue persistante, troubles du sommeil, irritabilité.
✔️ Harcèlement moral ou pression excessive : comportements inappropriés, isolement, remise en question permanente.
✔️ Burn-out : perte de motivation, épuisement physique et mental, sentiment de ne plus y arriver.
Pourquoi c’est important ?
Un salarié en souffrance, c’est un climat social qui se détériore, une baisse de motivation et une entreprise qui perd en efficacité. Prévenir les RPS, c’est protéger les salariés et améliorer durablement la qualité de vie au travail.
Les signaux d’alerte à ne pas ignorer
1️⃣ Des changements dans le comportement des salariés
Lorsqu’un salarié qui était autrefois dynamique devient silencieux, irrité ou distant, cela peut être un premier indice. À l’inverse, une personne très discrète qui devient soudainement impulsive ou sarcastique peut également exprimer un mal-être.
Exemples à surveiller :
- Un salarié qui s’isole soudainement ou évite ses collègues.
- Des accès de colère inhabituels ou une grande nervosité.
- Une perte de motivation évidente, un travail bâclé ou des erreurs fréquentes.
L’astuce du CSE : Soyez attentifs aux petites remarques du quotidien. Un « j’en peux plus » lâché en réunion ou une attitude plus effacée peut être révélateur.
2️⃣ Une augmentation des arrêts maladie et des tensions dans l’équipe
Lorsque plusieurs salariés commencent à enchaîner les arrêts maladie pour épuisement, troubles musculo-squelettiques ou anxiété, c’est un signal fort. De même, si les conflits entre collègues deviennent plus fréquents et que le climat général se tend, il y a peut-être un problème plus profond à analyser.
Exemples concrets :
- Un service où l’absentéisme explose après un changement de management.
- Des réunions où l’ambiance devient tendue, avec des échanges secs et peu de collaboration.
- Des salariés qui expriment un sentiment d’injustice ou de manque de reconnaissance.
📜 Référence légale : Article L4121-1 du Code du travail – Obligation de prévention des risques pour l’employeur.
3️⃣ Une surcharge de travail qui pèse sur les salariés
Un salarié qui reste tard tous les soirs, enchaîne les dossiers et ne prend plus ses pauses risque de s’épuiser progressivement. Un déséquilibre prolongé entre charge de travail et capacité de récupération est l’une des premières causes de burn-out.
À observer :
- Des salariés qui travaillent en dehors de leurs horaires habituels ou qui ne prennent plus leurs congés.
- Des collaborateurs qui expriment un sentiment de débordement permanent.
- Une pression constante pour atteindre des objectifs toujours plus élevés.
Le rôle du CSE : Être à l’écoute et proposer des solutions, comme un ajustement des charges de travail ou un dialogue avec la direction.
Comment agir en tant qu’élu du CSE ?
1️⃣ Instaurer un dialogue bienveillant et ouvert
Ne jamais attendre qu’un salarié vienne exprimer son mal-être. Beaucoup hésitent par peur de représailles ou de ne pas être pris au sérieux.
✔️ Mettez en place des espaces de parole : permanences, boîte à idées anonyme, entretiens informels.
✔️ Écoutez sans juger : l’objectif est d’identifier le problème, pas d’accuser.
2️⃣ Organiser une enquête interne sur les conditions de travail
Le CSE peut proposer une enquête anonyme pour identifier les sources de stress et de mal-être. Cela permet de collecter des retours concrets sans que les salariés aient à se dévoiler publiquement.
📜 Référence légale : Article L2312-5 du Code du travail – Consultation obligatoire du CSE sur les conditions de travail.
3️⃣ Proposer des actions concrètes à la direction
Un bon élu CSE ne se contente pas de signaler un problème : il propose des solutions !
✔️ Amélioration des conditions de travail (ajustement des charges, flexibilité des horaires).
✔️ Mise en place de formations sur la gestion du stress, la communication et la prévention des conflits.
✔️ Sensibilisation des managers aux bonnes pratiques de management bienveillant.
Pourquoi se former sur la prévention des RPS ?
Un élu du CSE n’est ni psychologue ni expert en ressources humaines, mais il peut être un maillon clé de la prévention. Une formation dédiée aux risques psychosociaux permet de :
✔️ Apprendre à détecter les signaux faibles avant qu’ils ne deviennent critiques.
✔️ Mieux dialoguer avec les salariés et la direction pour proposer des actions adaptées.
✔️ Maîtriser le cadre légal et les obligations de l’entreprise en matière de prévention.
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Conclusion : Une vigilance essentielle pour un climat de travail sain
Les RPS ne sont pas toujours visibles immédiatement, mais ils laissent des traces profondes sur la vie des salariés et l’ambiance dans l’entreprise.
✅ En tant qu’élu CSE, vous pouvez faire la différence en étant à l’écoute, en détectant les signaux faibles et en proposant des solutions adaptées.
💡 Le saviez-vous ?
Un salarié qui se sent soutenu et écouté est trois fois plus engagé dans son travail.
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