« Ce n’est pas ce que vous dites qui compte. C’est ce que vous osez demander. »
Pourquoi avons-nous deux oreilles et une seule bouche ? Pour écouter deux fois plus qu’on ne parle. Cette sagesse un peu oubliée est pourtant la clé de votre efficacité en tant qu’élu. Car ce qui fait la différence, ce n’est pas tant de savoir quoi dire… mais quoi demander.

Deux situations que tous les élus connaissent (ou connaîtront)
Prenons deux scènes très courantes dans la vie d’un CSE.
Première : l’élu engagé. Il veut défendre son équipe, il sent que ça dérape. Il a du courage, il bosse dur sur un dossier. Il compile témoignages, observations, impressions. En réunion, il lit tout haut ce qu’il a préparé avec cœur. Et là, douche froide : la direction le coupe. « Ce n’est pas prouvé », « c’est faux », « vous mélangez tout ». Résultat ? Le message passe à la trappe, l’élu perd confiance, et parfois même l’envie d’y retourner.
Deuxième scène : l’élu stratégique. Il n’arrive pas avec un discours, mais avec des questions. Il a pris le temps de croiser les retours du terrain, de relire les derniers rapports. Il veut comprendre, pas convaincre à tout prix. Il pose des questions simples, concrètes, ouvertes. Et là, la direction parle, se dévoile. Petit à petit, les réponses révèlent d’elles-mêmes les incohérences. Et l’élu gagne en légitimité… sans lever la voix.
👉 C’est là que tout se joue : interroger, c’est ouvrir la porte à un vrai dialogue. Accuser, c’est souvent la fermer.
La différence se joue en une phrase
Un exemple très parlant (exagéré pour l’exemple mais parlant) :
🔴 « Vous avez complètement négligé la hausse de charge de travail ! »
🟢 « Quelles mesures avez-vous mises en place pour suivre l’évolution de la charge de travail depuis six mois ? »
Dans un cas, on attaque. Dans l’autre, on oblige à réfléchir. Et ce sont ces formulations qui changent une réunion tendue en un échange constructif.
Comment préparer vos questions ?
Avant même de penser à la réunion, il faut rassembler vos pièces du puzzle : retour des collègues, indicateurs du BDESE, observations terrain, documents économiques. Vous n’êtes pas obligé de tout comprendre tout seul. Une bonne question naît souvent d’un doute partagé à plusieurs.
C’est ce que vous apprenez, par exemple, lors de la formation “Réussir la réunion du CSE” : comment cadrer vos interventions, croiser les regards, poser les questions qui structurent l’échange plutôt que de le figer.
Le bon réflexe : ne pas chercher LA bonne question, mais LES bons angles. Ceux qui poussent la direction à clarifier, à détailler, à justifier.
Exemple concret
Camille, élue dans une PME de 90 salariés, demande en réunion :
« Est-ce que vous pensez que les équipes vont bien en ce moment ? »
Réponse : « Oui, dans l’ensemble. »
Mais si elle avait formulé :
« Une enquête interne sur le bien-être au travail a-t-elle été réalisée depuis plus de six mois ? Si oui, pouvons-nous consulter les résultats ? »
→ La direction n’a plus le choix. Elle doit dire s’il y a eu un suivi, sur quoi il repose, ce qui a été constaté. Et surtout… ce qu’elle compte faire ensuite.
Ce genre de formulation s’apprend. Pas besoin d’avoir fait Sciences Po. Mais il faut s’entraîner, et se sentir légitime à le faire.
Une bonne question, c’est quoi ?
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Claire : pas de jargon, pas d’agressivité.
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Factuelle : elle s’appuie sur ce que vous voyez, lisez, entendez.
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Ancrée dans le droit : par exemple, vous avez un droit d’accès aux informations stratégiques (article L2312-8 du Code du travail).
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Centrée sur l’action : elle oblige la direction à se positionner.
👉 Exemple :
Plutôt que :
« On aimerait bien avoir des infos sur la stratégie de l’entreprise. »
Dites :
« À quelle échéance sera partagée la prochaine version du plan stratégique, et quelles conséquences RH sont anticipées ? »
Se former pour ne plus improviser
Beaucoup d’élus sont élus sans formations ou alors se contentent des formations basiques (SSCT, CSE, économique, référent harcèlement). Et c’est là que les choses se compliquent. Car la loi vous donne un rôle… mais pas tous les outils. Vous serez face à une direction formée (RH…), ces formations leur permettent de trouver des arguments justes et, la plupart du temps, pertinents pour défendre leurs points de vue. De votre côté, comment pourriez-vous faire avancer la situation sans formation à votre tour ?
C’est là qu’une vraie formation fait la différence. Elle ne vous transforme pas en expert en droit ou en finances, mais elle vous donne les clés pour comprendre les rapports, poser les bonnes questions, repérer les incohérences. Surtout, elle vous donne l’assurance nécessaire pour prendre la parole en réunion sans avoir peur de vous tromper.
On n’est jamais ridicule quand on pose une question claire et bien posée. Et souvent, ce sont ces questions-là qui font avancer les choses. Poser les bonnes questions permet d’avancer avec la direction plutôt que de la voir comme un ennemi à confronter.
Les élus qui pèsent sont ceux qui questionnent
Un élu ne doit pas devenir un expert. Il doit devenir un bon enquêteur. Celui qui observe, recoupe, reformule. Celui qu’on écoute, non parce qu’il parle fort, mais parce qu’il pose la question que tout le monde pense sans oser la formuler.
Et c’est ça, au fond, le rôle du CSE : pas créer du conflit, mais créer du dialogue structuré. Rendre visible ce qui était flou. Amener la direction à penser autrement. Être respecté pour sa méthode, pas juste pour son statut.
Et si vous passiez à l’étape suivante ?
Nos formations vous aident à faire de chaque réunion un levier. Pour questionner mieux, peser davantage, et inspirer autour de vous. Nous vous recommandons la formations réussir la réunion du CSE (1 jour)
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Vous avez le droit de poser les bonnes questions. Donnez-vous aussi les moyens de le faire.